Comment organiser et financer la sortie d’un actionnaire ?
Dans la vie d’une entreprise, il arrive qu’un ou plusieurs actionnaires souhaitent se retirer. Cette sortie peut être motivée par un changement de projet personnel, des tensions internes ou simplement une nouvelle étape dans le développement de l’entreprise. Mais comment organiser, et surtout, financer ce type d’opération ? Plusieurs solutions existent, en fonction du profil des acheteurs, de la structure de l’actionnariat et des moyens disponibles.
1. Vente à un actionnaire existant ou à un tiers
La sortie peut être financée par un ou plusieurs actionnaires existants qui augmentent leur participation, ou par l’entrée d’un tiers. L’achat peut se faire en nom propre ou via une société holding. L’option d’une holding offre souvent des avantages fiscaux et facilite le financement externe, notamment par l’effet de levier permis par les dividendes futurs.
2. Rachat par la société de ses propres actions
La société peut aussi racheter elle-même les actions de l’actionnaire sortant, à condition de respecter un cadre légal strict et de ne pas compromettre sa capacité à investir. Cette formule permet aux autres actionnaires de ne pas devoir mobiliser de fonds.
3. Crédit bancaire
Le prêt bancaire reste une solution classique de financement. Il nécessite généralement un apport personnel de 25 à 30 %, un business plan solide, et implique souvent un nantissement des actions. Bien que les taux aient augmenté dernièrement, le prêt bancaire reste une forme de financement relativement abordable.
4. Financements publics et alternatifs
Les pouvoirs publics proposent pour leur part des prêts subordonnés ou garanties, en complément d’autres sources de financement. Les sites de Vlaio (Flandre), Midas (Wallonie) et 1819.hub.brussels (Bruxelles) détaillent ces dispositifs. Des acteurs privés (fonds, business angels) proposent aussi des solutions de type mezzanine, qui sont plus coûteuses qu’un financement bancaire mais également plus flexibles.
5. Intervention d’un investisseur en private equity
Faire entrer un investisseur professionnel permet de financer le rachat, mais implique une gouvernance plus structurée et des attentes en termes de croissance. Certains ont une vision long terme (notamment les family offices), d’autres cherchent une sortie après quelques années.
6. Vendor loan : un paiement différé
Le vendeur peut accepter un paiement échelonné via un prêt accordé à l’acheteur (vendor loan). Cette solution suppose un climat de confiance et permet de faciliter l’opération si les fonds sont limités. Elle peut aussi s’accompagner d’une clause de complément (earn-out).
7. Combiner plusieurs sources
Dans les transactions plus complexes, une combinaison de plusieurs sources et outils de financement est souvent nécessaire. Il est donc essentiel d’anticiper, de bien structurer et de s’entourer des bons conseils.
